Un réseau protecteur

Plus encore que les autres années j’ai apprécié me rendre chez les potières du Rif en novembre 2022. Les trois dernières années m’avaient privée de voyager. Le décès d’un proche, la crise sanitaire liée au Covid, la fermeture des frontières terrestres entre l’Espagne et le Maroc puis un accident.

Je m’y rendais enfin en novembre dernier.

Immense plaisir du voyage puis des retrouvailles. Avec les potières mais aussi avec tous ceux qui depuis des années facilitent mon séjour.

Je me dois de remercier ces gens, qui sans y être obligés, me rendent de précieux services.

Exemples dans la tribu des M’Tioua dont les membres sont installés dans plusieurs petits villages perchés sur les montagnes.

Tranquillité d’esprit et sécurité grâce à cette famille qui vit au bord du fleuve et chez qui je stationne mon fourgon lorsque je rends visite aux potières M’tioua. Laisser plusieurs jours un véhicule seul en bordure de route est peu recommandé, faire gravir les pistes tortueuses à un véhicule très chargé non plus.

Histoire de piste encore lors d’une visite chez une potière, sur son douar perché. Superbe vue sur la montagne et le fleuve mais piste impraticable pour mon fourgon. Après être montée à pieds chez la jeune femme que je visitais, je m’apprêtais à organiser pour le lendemain la descente les poteries, grâce aux services d’un mulet.

Au retour, un villageois, croisé sur la piste, s’arrêta, me proposa de me conduire et de se charger, quand je le souhaiterai, du transport du chargement de céramiques jusqu’à mon véhicule. J’acceptais avec plaisir et racontais cette rencontre à la potière chez qui je séjournais. Avant de se réjouir avec moi de cette aubaine, elle insista pour savoir qui était cette personne, plus soucieuse de ma sécurité que moi même.

Pour vivre en bordure de piste, mon transporteur en connaissait les moindres virages et ornières. Il utilisait son Kangoo comme un 4X4. J’avoue m’être accrochée aux poignées de son véhicule, mais je souhaite encore et surtout le remercier. Il se chargea par la suite de me conduire chez une potière que je ne connaissais pas encore dans ce même village…et de descendre les achats faits chez toutes les femmes de la tribu.

Ces gens et bien d’autres encore, à un niveau ou à un autre, contribuent au bon déroulement de mes voyages, m’invitent à de plantureux goûters et repas, sont heureux de recevoir la française qui depuis des années parcoure seule les routes et chemins de leurs tribus à la recherche des poteries que fabriquent leurs femmes.

Très heureuse et reconnaissante de constater que depuis 2002 s’est créé autour de moi un réseau protecteur.

 

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