Il fait encore chaud dans les montagnes du Rif, juste avant que la pluie ne vienne…
Tout le monde attend et participe à ce grand moment qu’est la récolte des olives.
Le soir, en rentrant de la cueillette les femmes s’affairent et trient les fruits ramenés.
Trois grosses catégories en somme. Les belles et bien mûres, pour l’huile première pression à froid. Les belles, mais pas tout à fait mûres, rouges et vertes iront rejoindre les bidons de saumure. Elles seront consommées par la famille au cours de l’année. Et il y a la troisième catégorie. Celles qui ne sont pas belles.
Elles seront grillées dans un four en terre, au fond du jardin, pour servir à la préparation de l’alouana, exquise huile d’olives grillées.
Alouana… prononciation phonétique approximative du terme employé chez Fatma, adorable amie de la tribu des M’Tioua, dans le centre du Rif.
Préparée traditionnellement, les olives broyées sont mises dans de jolis paniers en doum. Ils seront pressés entre les deux planches de la machine. Deux vis en bois assurent le serrage. Peu à peu l’huile goûte, la maîtresse de maison remplit les bouteilles de cette huile nouvelle. Elle sera consommée tout au long de l’année.
Huile au goût de fumée à nulle autre pareille, elle fait parti des grands moments et s’offre avec plaisir aux invités lors du petit déjeuner ou du goûter, y tremper du pain juste sorti du four est un plaisir divin.
Chaque famille a sa production et cette huile ne se trouve pas dans le commerce. Sans nul doute qu’elle intéresserait nombre d’épiceries fines et de restaurateurs.
De l’arbre à l’huile en quelques images avec Fatma.